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Au Port de la Lune
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29 septembre 2014

CINEMA PAS MORT

Les mecs se ressemblent tous : massifs, le cheveu coupé ras hésitant entre le blond et le roux, la peau envahie de taches de rousseur, l'air un peu bourrin. Tous sauf le plus jeune, un brun au teint mat. D'ailleurs on l'appelle "le bâtard". Ou Jack, en hommage à l'Eventreur, dont il a imité les oeuvres avec des animaux. Il était petit, proteste-t-il. Lorsqu'ils parlent, ils accumulent les  "mes morts", "mon pral" (ça veut dire mon frère semble-t-il), "ma bite". Ils font des "runs" (courses de bagnoles). Les voilà partis en virée pour la nuit avec l'aîné des frangins, qui sort de 15 ans de taule. Il a pas changé, il le répète. Mais autour de lui, rien n'est plus pareil, alors il se perd. Il sait deux trois trucs, par exemple qu'on ne laisse pas tomber un frangin, même s'il sort d'un autre ventre. Cette nuit là, il veut aller à fond la caisse et on le suit. Les yeux écarquillés, les mains crispés sur le siège. C'est violent, frontal et primitif. Une tragédie antique à Beauvais. C'est un sacré film, dans lequel il y a tout. Magnifique, sur le fond comme sur la forme. Finalement, le cinéma n'est pas mort. Merci Jean-Charles Hue.

"Mange tes morts tu ne diras point" JCh Hue

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