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Au Port de la Lune
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21 septembre 2014

GENERATION VIRTUEL

"Journées du Patrimoine", dimanche,  je participe à une balade dans mon quartier, toujours friande d'en découvrir de nouveaux aspects ou d'apprendre l'un des mille détails que j'ignore sur son histoire, son architecture, les projets qui le transforment, etc.

Ambiance joyeuse, sympathique et chaleureuse. Nous sommes nombreux, principalement des familles au sein desquelles des enfants de tous âges se poussent du coude, échangent leurs réponses aux questions des petits jeux qui leur sont proposés, courattent, rigolent, se plaignent, font connaissance, réclament les bras... 

Tout ce petit monde progresse cahin cahant dans le parcours intéressant qui a été concocté par les organisateurs,  ponctué d'explications et commentaires, et de devinettes.

Nous voilà dans un grand jardin, les parents sortent les goûters des enfants, les bouteilles d'eau circulent -c'est qu'il fait très chaud-, les conversations vont bon train. 

Une nouvelle activité est proposé aux petits : fabriquer des bateaux à partir de grandes feuilles de papier coloré, bateaux qui seront mis à l'eau dans le petit bassin voisin. Tout de suite j'imagine une scène très colorée, et je dégaine mon appareil photo.

Oh, le bateau en papier a dû sauter une génération : les enfants ne savent pas le fabriquer, et leurs parents (la plupart entre trente et quarante ans) perplexes consultent sans le comprendre le feuillet explicatif. Nous sommes quelques uns à leur porter secours. Voilà, on plie ici, puis on retourne, et...

Hop, les embarcations sont prêtes, toute une flotte bleue, verte, jaune, rouge... A l'eau !!!

Mais les enfants tournent et virent autour du bassin sans trouver comment s'y prendre.  La jolie margelle aux formes douces, sur laquelle des générations se sont allongées à plat ventre pour manoeuvrer les bateaux, ne leur parle pas. Certains jettent la forme de papier qui tombe sur le flan ou coule, chapeau en avant. D'autres avancent dans l'eau la pointe d'un pied chaussé, hésitants. Un ou deux s'assient au bord de l'eau sans se pencher et tendent le petit objet coloré à bout de bras.

Tous sont résolument maladroits et raides, comme si des corps leur avaient été prêtés pour l'après-midi, dont ils n'ont pas l'habitude de se servir.

 

 

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